Guerre en eaux troubles sur le Nil : les rivalités de contrôle du fleuve entre Égypte et Éthiopie

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  • Frédéric Lasserre

    Frédéric Lasserre

    Directeur du Conseil québécois d’Études géopolitiques, Département de géographie, Université Laval.

En 2023, l’Éthiopie annonçait la fin du remplissage du réservoir du Grand barrage de la Renaissance (GBR), énorme projet hydroélectrique destiné à fournir de l’électricité à toute la région. Annoncé en 2011, ce projet a d’emblée suscité une très vive opposition de la part de l’Égypte. Le président Morsi avait alors implicitement reconnu avec ses généraux que « toutes les options étaient envisagées » [1]. Si la guerre n’a pas eu lieu, les discussions entre Le Caire et Addis-Abeba n’ont néanmoins pas abouti, plaçant l’Égypte devant le fait accompli et la frustration de voir un certain leadership hydraulique sur le bassin du Nil lui échapper. Pourquoi les relations entre les deux États sont-elles aussi dégradées, notamment sur cette question du développement des ressources en eau du Nil ? Une ressource fondamentale pour tous Le Nil présente un régime caractérisé par une fameuse crue annuelle, mise à profit

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