La sécurisation des ressources du continent africain par les monarchies du Golfe

Depuis le début des années 2000, l’implication des États du Conseil de coopération du Golfe (CCG) en Afrique, principalement des Émirats arabes unis, de l’Arabie saoudite et du Qatar, s’est renforcée. Les enjeux climatiques jouent notamment un rôle structurant dans les relations multilatérales entre les États du CCG et le continent africain. Cette coopération croissante s’illustre non seulement dans les enceintes multilatérales consacrées au climat, telles que les COP, mais se concrétise également dans le cadre des relations bilatérales.

Cependant, au même titre que d’autres acteurs étrangers présents sur le continent, l’action des monarchies du Golfe en Afrique témoigne d’une forme d’ambivalence. Les États du CCG trouve dans cette coopération un levier pour structurer une partie de leur réponse nationale aux changements climatiques : en mobilisant les ressources disponibles sur le continent africain, ils externalisent partiellement les principaux volets de leur stratégie climatique, notamment leurs efforts en matière d’atténuation et d’adaptation. Concernant leurs efforts d’atténuation, les États du CCG investissent dans le secteur minier notamment pour sécuriser les matériaux nécessaires au développement des énergies renouvelables. Dans le cadre de leurs objectifs de décarbonation, les monarchies du Golfe rachètent des terres avec l’objectif de les valoriser en crédit carbone dans une forme « d’accaparement vert » (Caramel, 2024). Quant aux efforts d’adaptation aux changements climatiques, ces États sécurisent leur accès à des ressources alimentaires, à travers l’acquisition de terres agricoles qui reste souvent opaque et soulève des questions éthiques (Le Bihan, 2022).

Cette carte est extraite de la note La diplomatie climatique des monarchies du Golfe : levier d’influence et outil de puissance publiée dans le cadre de l’Observatoire Défense et Climat de l’IRIS pour le compte de la Direction générale des relations internationales et de la stratégie du ministère des Armées.