Afrique centrale et australe : corridors de l’intégration ou de la fragmentation ?

  • Alexander Stonor

    Alexander Stonor

    Directeur Afrique d’Embellie Advisory et ancien reporter minier

En Décembre 2024, Samaila Zubairu, président-directeur général de Africa Finance Corporation (AFC), un investisseur principal du corridor de Lobito, utilisait l’exemple de ce projet comme symbole de puissance d’un leadership africain uni à des partenaires mondiaux autour d’une vision commune.

Les progrès rapides du projet, mis en évidence par les récents accords de concession obtenus par Mota-Engil et Trafigura avec la Zambie et l’Angola, témoignent effectivement de son urgence et de son potentiel.En effet, les investissements croissants dans le développement des corridors de transport en Afrique australe, tels que le corridor de Lobito ou celui de Tazara, représentent des vecteurs d’intégration économique régionale. Ceux-ci offrent aux pays enclavés un accès crucial aux marchés mondiaux.

Le corridor de Lobito, reliant le port de Lobito en Angola aux riches régions minières de la République démocratique du Congo (RDC) et de la Zambie, est conçu pour faciliter le transport de minerais stratégiques vers l’Atlantique. Ce projet vise à réduire les délais de transit de minéraux comme le cuivre de 45 jours à 45 heures, stimulant ainsi le commerce et le développement économique régional. Pour des pays enclavés comme la Zambie et certaines zones de la RDC, il constitue une opportunité majeure d’intégration aux marchés internationaux. En améliorant les infrastructures de transport, ce corridor favorise la compétitivité des économies locales et renforce la coopération régionale en facilitant les échanges commerciaux.

Cependant, ces projets ambitieux soulèvent des défis complexes. En tête, les rivalités intra-africaines, notamment regardant le partage équitable des retombées socio-économiques amenées par de tels investissements en infrastructures. Le corridor de Lobito pose également des problèmatiques de gouvernance, qui menacent d’engendrer des déséquilibres régionaux.