Le sexisme dans le sport : « C’est comme une campagne électorale, il faut susciter des débats, faire réfléchir »

  • Béatrice Barbusse

    Béatrice Barbusse

    Auteure de « Sexisme dans le sport » , maître de conférences à l’Université Paris-Est Créteil

À l’occasion de la sortie du livre Du sexisme dans le sport, l’Observatoire géostratégique du sport a voulu interviewer Béatrice Barbusse, maître de conférences à l’Université Paris-Est Créteil.

IRIS : Comment cet ouvrage est-il né ?

Béatrice Barbusse : L’idée de l’ouvrage est venue progressivement, et les choses se sont faites au fur et à mesure. Toutefois, un élément déclencheur a permis cette réflexion. En 2007, à l’occasion du Championnat du monde de handball en France, on m’a invité à intervenir, lors d’un séminaire, sur la place de la femme dans le milieu sportif. Après réflexions sur le sujet, je n’ai pas eu besoin d’écrire ma présentation, je n’ai eu qu’à parler de mon quotidien, mon ressenti et de l’analyse que j’en faisais : du sexisme que je rencontrais dans la pratique sportive, dans l’encadrement sportif.

J’avais pris l’habitude de tenir un carnet de route dans lequel j’écrivais mes notes personnelles, prises au cours de ma vie professionnelle. Parallèlement, j’ai accumulé des lectures sur le féminisme, le sport au féminin. Ces deux éléments ont nourri ma réflexion. Comme je m’intéressais de plus en plus au sujet, j’ai pensé qu’écrire un livre, laisser une trace, faire avancer la réflexion serait une bonne chose. En outre, faire des recherches, rencontrer des personnes travaillant dans ce domaine me rendrait plus crédible, plus légitime pour parler de cela. En conséquence, j’ai assemblé toutes les pièces du puzzle, en complétant par des entretiens.

Toutefois, un chapitre manque dans ce livre : un volet spécifique à l’international, pour étudier ce phénomène dans d’autres pays, mettre en évidence les ressemblances, les différences, les leviers d’actions. C’est une question essentielle. Plusieurs documentaires se sont intéressés à ce sujet dans d’autres pays, mais une réflexion transnationale doit naître, pour comparer les situations en Asie, Scandinavie etc. Cela sera sans doute l’occasion d’un nouvel ouvrage…