Crise migratoire : ce qu’il faut attendre du voyage du Pape François en Grèce

  • Nicolas Kazarian

    Nicolas Kazarian

    Chercheur associé et directeur de l’Observatoire géopolitique du religieux de l’IRIS

Le Saint‐Siège a récemment confirmé que le pape François se rendrait le 16 avril prochain sur l’île grecque de Lesbos pour venir à la rencontre des nombreux migrants qui échouent sur cette île de la mer Égée, à quelques encablures de la Turquie. Ce déplacement éclair, que le pape devrait accomplir sur la journée, intervient entre deux séquences importantes pour François. La publication de l’exhortation apostolique sur la famille (Amoris Laetitia), le 8 avril 2016, est le fruit d’une longue et intense consultation dont le point d’orgue a été le Sommet des familles qui s’est tenu à Philadelphie en septembre 2015. François se rendait alors pour la première fois en qualité de pape aux États‐Unis, quelques mois après la décision de la Cour Suprême américaine reconnaissant juridiquement le mariage entre personnes de même sexe. L’autre séquence dure depuis plus longtemps et n’est que le prolongement d’une situation qui a épuisé les forces de son prédécesseur, Benoît XVI. Les affaires de pédophilie qui secouent sans cesse l’Église catholique depuis au moins les quinze dernières années prêtent au pape François un visage sévère, pour ne pas dire intraitable. Car il sait l’être lorsque c’est nécessaire. On se souvient parfaitement de ses mots assassins à l’attention de la Curie romaine en 2014 lorsqu’il évoquait « l’Alzheimer spirituel » de ses membres. Le pape a une nouvelle fois haussé le ton au cours des fêtes de Pâques pour réaffirmer sa plus ferme condamnation des abus sexuels subis par des mineurs et commis par des membres du clergé.