Turquie : quelle stratégie face à l’Etat islamique ?

A l’issue du G20, la Turquie et les Etats‐Unis ont annoncé le renforcement de leur coopération anti‐terroriste. Où en sont les relations entre les deux pays et quel est l’intérêt de chacune des parties ? Quelles devraient être les conséquences de ce renforcement pour la lutte contre Daech ?

Les relations entre la Turquie et les Etats‐Unis sont fondamentalement bonnes. Bien sûr, il peut y avoir des moments de désaccords et de frictions au niveau bilatéral, néanmoins la Turquie voit toujours son avantage à entretenir les meilleures relations possibles avec Washington. Réciproquement, les Etats‐Unis ont toujours eu, à la différence des Européens, un sentiment assez aigu de l’importance géopolitique et géostratégique de la Turquie dans la région. Il y a près de trois ans, en janvier 2013, au vu de la dégradation de la situation en Syrie, la Turquie a demandé à l’OTAN ‐ donc aux Etats‐Unis ‐, le déploiement de missiles Patriot à la frontière afin de se protéger d’éventuelles agressions syriennes. Au‐delà d’un incontestable aspect de communication politique, la demande a été suivie d’effets puisqu’il y a eu un réel déploiement. Au sommet de l’OTAN de Lisbonne en 2010, les Turcs avaient accepté la demande des Etats‐Unis d’installer en Turquie un radar de préalerte du dispositif antimissile mis en place par les Etats‐Unis…