Politique étrangère turque : une stratégie ambiguë ?

M. Recep Tayyip Erdogan, a été reçu le 7 avril par son homologue iranien, M. Hassan Rohani. Malgré les points de désaccord politiques, Erdogan a cependant pris le soin de ne pas évoquer ces dissensions pour se focaliser sur la coopération économique des deux pays. Quelle est la nature des rapports économiques entre l’Iran et la Turquie ?

La coopération économique entre l’Iran et la Turquie est assez conséquente. Rappelons qu’en 2012, le volume d’échanges commerciaux entre les deux pays représentait environ vingt‐deux milliards de dollars. Au cours des deux années suivantes, on a pu observer une baisse assez sensible de ces échanges puisque leur volume est tombé à treize milliards en 2013 et quinze milliards en 2014, notamment en raison des sanctions internationales imposées à l’Iran dont la Turquie a fait les frais comme un certain nombre d’autres partenaires commerciaux de Téhéran. Toutefois, la perspective qui a été réaffirmée lors de ce voyage est d’atteindre un volume d’échanges de trente milliards de dollars pour l’année 2015. Il semble que cet objectif soit très ambitieux, même si on peut supposer que l’accord-cadre signé entre le P5+1 et les Iraniens la semaine dernière pourra permettre l’annulation progressive des sanctions internationales et donc indirectement, l’amplification du commerce entre l’Iran et la Turquie…