ANALYSES

« Donner l’image d’une nation moderne »

Presse
14 juin 2015
Quel intérêt à l’Azerbaïdjan de se lancer dans le sport ?

Ça ressemble à la technique employée par le Qatar. L’Azerbaïdjan est un pays plutôt petit, qui a besoin de s’affirmer sur la scène internationale et qui bénéficie d’une ressource abondante en pétrole. La hausse des prix, ajoutée à une politique d’augmentation de la production, fait que l’Azerbaïdjan s’est retrouvée avec des gains importants. Le nouveau pouvoir a choisi d’utiliser le sport, un secteur médiatique, populaire et apolitique, pour se donner l’image d’une nation moderne et occidentalisée.

Mais à quoi ressemble réellement l’Azerbaïdjan ?

Bakou est peut-être une ville moderne, mais le reste du pays ne l’est pas. Beaucoup pointent la question des droits de l’homme et la répression contre les opposants politiques. Le sport, c’est à double tranchant. Il y a toujours eu de la répression en Azerbaïdjan, mais on en parle parce qu’il y a les Jeux européens. Il y a toujours eu des « esclaves » qui ont bâti les tours de Doha ; on en parle parce qu’actuellement ils construisent les stades de la Coupe du monde 2022.

Cette diplomatie sportive peut-elle s’inscrire dans le temps ?

La démarche du Qatar, dont la manne financière est encore plus importante, est plus structurée et plus aboutie. A terme, l’Azerbaïdjan serait fier d’être le premier pays à majorité musulmane à accueillir les Jeux olympiques, et va sans doute concurrencer le Qatar sur ce point. Mais ces diplomaties sportives coûtent cher et dépendent surtout, pour ces pays tournés vers l’exportation, des cours des hydrocarbures.
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