Notes / Observatoire Défense et Climat
15 novembre 2023
La Chine face aux changements climatiques : une quête d’influence et de puissance écologiques

Au cours des deux dernières décennies, un certain nombre d’analystes ont pointé un processus de « climatisation » des relations internationales (Dahan, 2018), consistant en l’émergence d’une conscience globale des changements climatiques, ainsi qu’en une restructuration des discussions internationales autour de la question climatique. Les États ne peuvent plus faire abstraction de celle-ci dans le cadre de leurs stratégies d’influence et de puissance, qui doivent nécessairement concilier responsabilité climatique et intérêt national.
Les deux dernières décennies sont également marquées par l’essor de la Chine parmi les grandes puissances économiques mondiales. Cet essor s’est traduit par une forte hausse de ses émissions de gaz à effet de serre (GES), qui l’ont conduite à devenir le premier émetteur mondial, émettant 30 % de la totalité des GES de la planète. Paradoxalement, ces deux décennies sont également marquées par une prise en compte croissante des enjeux environnementaux par la Chine – on verra notamment apparaître, dans la Constitution de 2012 du Parti communiste chinois, le concept de « civilisation écologique » – et par une montée en puissance de la Chine dans les discussions internationales sur le climat : celle qui était encore perçue, à la COP15 de Copenhague, comme une mauvaise élève et puissance bloquante des accords devient, à la COP21, puissance facilitatrice et indispensable de l’Accord de Paris (Gemenne, 2018)…