La Chine et la crise sanitaire du Covid-19

  • Carine Milcent

    Carine Milcent

    chercheuse au CNRS, professeure à l’Ecole économique de Paris, auteure de « Health Reform in China : from violence to digital healthcare » (Palgrave McMillan, 2018)

Le président Donald Trump annonça le vendredi 10 avril 2020 une possible fin de financement des États Unis à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), avec la création d’une organisation parallèle qui concernerait les pays de l’alliance panaméricaine. Cette déclaration prenait place après les accusations américaines d’influence chinoise sur l’OMS, influence jugée disproportionnée au regard de la contribution financière de la Chine à cette institution, en comparaison à celle des États Unis. Avant de poursuivre sur les raisons et les fondements de ces accusations, la question ici de l’indépendance des institutions internationales face à leurs financeurs se pose très clairement. Ce qui est remis en cause dans le discours du président américain n’est pas le lien lui-même entre les institutions internationales et les pays, mais bien le lien au regard des contributions versées. L’impartialité de ces institutions n’est ici même pas un sujet. Il est acquis, pour D. Trump, que cette impartialité ne fait plus partie du tableau. Le point porte sur la création d’une nouvelle institution ou le remaniement de l’institution existante, au regard des 400 millions de dollars américains versés par les États-Unis en 2019 à l’OMS.