Femmes et football au Sénégal : les enjeux du développement du sport

  • Seyni Ndir Seck

    Seyni Ndir Seck

    Présidente de la commission football féminin de la fédération sénégalaise de football

IRIS : Quelle est aujourd’hui la réalité de la place des femmes dans le football au Sénégal ?

SEYNI NDIR SECK : La place des femmes dans le football au Sénégal a beaucoup évolué dans la mesure où, depuis 2002, nous disposons d’un championnat de première division et de deuxième division ainsi que la Coupe du Sénégal. Il existe au moins une équipe dans 11 régions sur 14. Rien que dans la région de Dakar, nous disposons de 9 équipes. En comparaison avec ma génération où l’on n’osait pas sortir avec notre short pour aller jouer, aujourd’hui, les filles peuvent sortir de chez elles librement pour assouvir pleinement leur
passion, car les mentalités commencent à changer petit à petit.

Cependant, si je fais une petite comparaison en Afrique, je remarque dans les pays anglophones, le football féminin est beaucoup plus développé notamment au Nigéria, au Ghana ou encore en Afrique du Sud. Cela est dû au fait que les filles commencent à jouer dès leur plus jeune âge. Ce qui n’est pas le cas au Sénégal où la religion est très présente, ainsi que le poids culturel, ce qui constitue des freins importants…