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Aux États-Unis la Cour suprême s’apprête à annuler le droit à l’avortement : c’est une « remise en cause de l’État de droit »

Presse
3 mai 2022
La Cour suprême peut-elle vraiment aller au bout et annuler cet arrêt ?

On n’est pas tellement surpris par cette possible, voire probable décision. On savait déjà que le droit à l’avortement était fragilisé dans le sens où la Cour suprême avait accepté d’entendre un certain nombre de cas et notamment la restriction à 15 semaines de grossesse. Cela laissait entendre que le droit à l’avortement allait être fragilisé. Ce qui surprend c’est la teneur des propos dans le brouillon. Ce n’est pas seulement une remise en cause d’un texte, ce sont vraiment des attaques frontales contre l’arrêt de 1973. C’est ça qui surprend.

Que dit ce brouillon ?

Que le raisonnement de l’époque est erroné, que cette décision de 1973 pourrait créer de la division dans le pays alors que c’est plutôt la remise en cause de ce droit qui va créer de la division. Aujourd’hui les deux tiers de la population américaine sont favorables au droit à l’avortement. Le clivage est beaucoup plus important au sein des responsables politiques américains entre conservateurs et démocrates que dans la population.

Quel est le risque ?

Cette remise en cause va laisser davantage de latitude aux États fédérés et créé des inégalités d’accès extrêmement importantes. Interdire l’avortement ne fait pas baisser le taux d’avortement, il va augmenter le risque d’avortements clandestins. Donc c’est la vie et la santé des femmes qui est en jeu dans ce sujet-là. Cela représente une remise en cause de l’État de droit et une polarisation très forte entre deux partis du pays.

Propos recueillis par Franceinfo.
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