ANALYSES

Meeting de campagne de Bernie Sanders aux États-Unis : « Il a pris de l’avance en 2016, il est donné dans les grands favoris »

Presse
2 mars 2019
Interview de - France info
Est-ce que ça peut être le bon moment pour Bernie Sanders ?

Le calendrier lui est très favorable. Le système américain passe par des primaires. Dans l’Iowa, ça va être un peu compliqué, on le donne deuxième. Dans le New Hampshire, qui est la première primaire, il est donné gagnant aujourd’hui. Juste derrière, il lui faut séduire les Noirs américains, qui n’ont pas été de son côté la dernière fois. Ils étaient tous du côté d’Hillary Clinton, or cette fois-ci le jeu a complètement changé. Ce n’est pas deux ou trois candidats qu’il y aura, mais presque une vingtaine. Les Noirs américains vont devoir réviser leur jugement et peut-être un peu écouter davantage Bernie Sanders. Il va aller les saisir dès demain matin, puisqu’il va aller célébrer les années 1960 et la lutte pour les droits civiques en allant commémorer un jour très triste, le Bloody Sunday, la marche de Selma à Montgomery. N’importe qui peut émerger. Il a pris de l’avance en 2016, il est donné dans les grands favoris.

Il est déjà visé par Donald Trump, qui l’appelle souvent « Bernie le fou ». Il assume une ligne très à gauche, est-ce que ça a plus d’écho dans la société américaine qu’il y a quatre ans ?

Aujourd’hui, on explique que c’est lui le père du progressisme qui est en train de révolutionner le parti démocrate. Il y a deux ans, il apparaissait comme un fou, mais c’était aussi le cas de Donald Trump. On se dit que si l’un de ces deux fous a gagné la dernière fois, pourquoi pas cette fois-ci ? Ca fait plus de vingt ans que Bernie Sanders est sénateur au Congrès, il a une solide expérience.

Il détonne aussi des autres candidats qui sont plutôt jeunes, il y a beaucoup de diversité ?

Il y a déjà pas mal de candidats déclarés, et encore une vingtaine qui sont attendus. Il n’est pas dans les clous en effet à cause de son âge. 77 ans aujourd’hui, 79 ans au moment de l’élection, c’est quand même très âgé pour aller à la présidentielle. La question de l’âge va être posée, d’autant que Joe Biden, qui est l’autre favori, est également très âgé. Le problème des jeunes, c’est qu’ils n’ont pas la notoriété pour percer sur l’ensemble des États-Unis. Il faut avoir une assise très forte dans l’ensemble des États pour espérer passer devant. Les plus anciens ont fait ce mauvais cadeau aux plus jeunes de garder la lumière, et de ne pas passer le relais comme ils auraient peut-être dû le faire.
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