ANALYSES

Réintégration de Bachar al-Assad sur la scène internationale : quel avenir pour la Syrie ?

Interview
16 juin 2023
Le point de vue de David Rigoulet-Roze


Le mois de mai 2023 a été celui de la réintégration du régime de Bachar al-Assad au sein de la Ligue arabe après une décennie d’exclusion, en atteste sa participation au sommet qui s’est déroulé le 19 mai à Djeddah en Arabie saoudite. Il avait effectivement été écarté de la scène internationale du fait de la répression des contestations politiques sur son territoire, soit la mort de centaines de milliers de civils syriens. En parallèle, l’opposition syrienne se mobilise pour tenter de rétablir un dialogue avec le régime. Que doit-on attendre du retour de Bachar al-Assad sur la scène internationale ? Les pourparlers entre Damas et l’opposition ont-ils des chances d’aboutir ? Quels sont les défis que doit relever la Syrie ? Qu’en est-il du conflit sur son territoire ? Le point avec David Rigoulet-Roze, chercheur associé à l’IRIS, spécialiste du Moyen-Orient.

Le 4 juin dernier, l’opposition syrienne a appelé à la reprise de pourparlers avec Damas, tandis que plus de 150 organisations de la société civile syrienne viennent de se réunir à Paris pour fédérer leurs voix dans les décisions touchant à l’avenir d’un pays aujourd’hui dévasté. Qu’est-ce que l’opposition syrienne aujourd’hui ? De quoi est-elle constituée ? Quel est son poids et ses soutiens ?

Effectivement, l’« opposition syrienne » a appelé à l’issue d’une réunion à Genève le 4 juin dernier, à la reprise des pourparlers avec le régime de Bachar al-Assad sous l’égide de l’ONU, dans le prolongement de la réintégration du régime de Damas dans le giron de la Ligue arabe le 7 mai 2023, après plus d’une décennie d’ostracisation depuis le 12 novembre 2011. « Les contextes internationaux, régionaux » et la situation en Syrie « sont propices à la reprise de négociations directes […] dans le cadre d’un programme et d’un calendrier précis », a ainsi estimé dans un communiqué le comité de négociations établi à Riyad le 24 novembre 2017 en succédant au haut-comité des négociations (HCN) préalablement formé également en Arabie saoudite le 10 décembre 2015. Un comité de négociations censé regrouper les principaux représentants de l’opposition au régime de Bachar al-Assad, soit 36 membres agglomérant des mouvements divers et souvent très divisés notamment sur la question de principe du maintien ou non au pouvoir de Bachar al-Assad[1].

À l’issue d’une réunion de deux jours à Genève – les sept principales composantes de ladite opposition syrienne ne s’étaient pas retrouvés depuis près de trois ans et demi – est ressorti un document commun en vertu duquel le Comité a appelé, sans grande conviction, « à soutenir les efforts des Nations unies » pour prendre les mesures nécessaires en vue d’une « solution politique globale », conformément à la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l’ONU en date du 18 décembre 2015. Prévoyant entre autres des élections censées se tenir « dans les 18 mois » sous la supervision de l’ONU ainsi qu’une « gouvernance crédible, inclusive et non sectaire » afin d’arrêter un calendrier et les modalités de rédaction pour une nouvelle constitution. Toutes choses qui n’ont jamais connu le moindre commencement de mise en œuvre. L’opposition syrienne a, de fait perdu, une grande partie du soutien dont elle bénéficiait de la part de certains pays de la région. Si le Qatar ou l’Égypte étaient représentés à Genève, ni l’Arabie saoudite, ni les Émirats arabes unis n’avaient envoyé de délégations, les deux pétromonarchies ayant désormais repris leurs relations diplomatiques avec le régime de Damas. Et même la Turquie, longtemps principal soutien des rebelles contrôlant des régions du nord de la Syrie, a également montré des signes de rapprochement avec Bachar al-Assad.

En contrepoint, quelques 150 organisations civiles syriennes se sont réunies le 7 juin 2023 à Paris pour le lancement d’une plateforme non-gouvernementale commune intitulée Madania (« société civile ») avec l’objectif déclaré de retrouver une voie autant qu’une voix pour cette société civile syrienne se voulant partie prenante de l’avenir d’un pays dévasté par plus d’une décennie de guerre. « Notre vision est de créer un mouvement civil syrien uni par des valeurs communes d’égalité, de respect des droits humains, de démocratie, et une Syrie libérée de toutes formes d’influence », a lancé à la tribune son initiateur, un riche homme d’affaires britannique d’origine syrienne, Ayman Asfari, déjà à la tête d’une fondation caritative. « Nous voulons avoir une voix forte dans le processus politique et notre objectif est de reconstruire un nouveau contrat social » a-t-il ajouté, assurant que l’objectif n’était pas de se substituer à l’opposition syrienne. « Nous ne voulons pas remplacer l’opposition, ni détruire le peu qu’il en reste, mais travailler avec elle », a-t-il encore souligné. Minée dès l’origine par ses divisions, l’opposition se retrouve néanmoins aujourd’hui en quelque sorte réduite à une « peau de chagrin ».

 

Ces pourparlers ont-ils des chances d’aboutir alors que l’on constate une normalisation et un retour de Bachar al-Assad sur la scène internationale avec notamment la réintégration de la Syrie au sein de la Ligue arabe ? Le régime de Bachar al-Assad y a-t-il un intérêt ? Où en est-on du conflit sur le terrain syrien ?

Ces demandes ont peu de chance d’aboutir dans la mesure où le régime syrien qui considère avoir gagné militairement – et maintenant politiquement avec sa réintégration officialisée au sommet de la Ligue arabe de Djeddah le 19 juin 2023 – ne va certainement pas manifester la moindre velléité de négociation d’un processus politique qui se voudrait inclusif selon les attendus, pour l’heure inaboutis, du Comité constitutionnel mis en place en 2019. Après de longues tractations entre le régime de Damas, l’opposition syrienne et l’ONU, la mise en place d’un Comité constitutionnel pour la Syrie avait été annoncée le 23 septembre 2019. Il était censé travailler à la rédaction d’une Constitution ouvrant la voie à de nouvelles élections. Au sein de ce comité comprenant 150 personnes, le régime syrien avait désigné 50 de ses membres, soit autant que l’opposition syrienne et enfin les 50 dernières personnes avaient été sélectionnées par l’ONU qui avait tenu à inclure dans sa liste des représentants de la société civile. Chargé de la rédaction de la constitution pour l’après-guerre en Syrie, ce comité devait ouvrir la voie à des élections dans le pays, alors qu’une première présidentielle, qui s’était tenue le 3 juin 2014 en pleine guerre civile, avait reconduit le président Bachar al-Assad avec une très large majorité dénuée de toute pertinence démocratique. Une autre présidentielle s’était tenue le 26 mai 2021 dans les mêmes conditions en reconduisant une nouvelle fois le reis syrien. L’idée de ce comité avait été agréée formellement en janvier 2018 sous l’impulsion tacite de la Russie, soutien du président Bachar al-Assad. Mais ce dernier, en position de force après avoir repris le contrôle de la majeure partie du territoire syrien, n’avait eu de cesse faire de l’obstruction, retardant sa formation et sa mise en place. Les discussions entre l’ONU, l’opposition syrienne et le régime de Damas ont notamment longtemps achoppé sur les procédures de fonctionnement de cette instance et sa hiérarchie avant d’arriver à l’accord annoncé fin septembre 2019. Les mois précédents, l’émissaire de l’ONU, Geir Pedersen, et le régime syrien avaient notamment bataillé ferme sur certains noms de la liste onusienne incluant des représentants de la société civile. À cette occasion, feu le chef de la diplomatie syrienne, Walid Mouallem, avait réitéré « l’engagement de la Syrie en faveur […] du dialogue syro-syrien afin de parvenir à une solution politique […] loin de toute intervention étrangère ». Pour les Occidentaux, l’objectif dudit Comité constitutionnel devait être de parvenir à l’organisation de nouvelles élections qui soient inclusives et intègrent les millions de réfugiés qui ont fui le pays et la guerre. Mais Bachar Al-Assad a depuis fait en sorte d’hypothéquer toute révision constitutionnelle notamment susceptible d’élargir un corps électoral qui lui serait défavorable.

L’année 2023 représente néanmoins un tournant, d’abord avec les conséquences du séisme du 6 février et avec la réintégration de la Syrie au sein de la Ligue arabe décidée le 7 mai suivant. « Nous nous trouvons à un moment potentiellement important, avec une attention renouvelée sur la Syrie – en particulier de la part de la région – qui pourrait soutenir nos efforts pour faire avancer une solution politique à ce conflit », a ainsi déclaré le 27 avril dernier le Norvégien Geir O. Petersen, l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie depuis le 31 octobre 2018, en remplacement de Steffan de Mistura (31 mai 2014 – 31 octobre 2018). Geir O. Pedersen a affirmé avoir poursuivi ses contacts en faveur d’un processus politique dirigé et contrôlé par les Syriens. Il a reconnu que « les Nations unies ne peuvent y parvenir seules » et qu’elles ont besoin du soutien de tous les acteurs clés. « Aucun groupe d’acteurs existant – ni les parties syriennes, ni les acteurs d’Astana[2], ni les acteurs occidentaux, ni les acteurs arabes – ne peut à lui seul apporter une solution politique », a-t-il déclaré. Selon lui, « pour résoudre chacun des innombrables problèmes de la Syrie, il faut plusieurs clés, chacune détenue par une partie prenante différente, qui ne peut être négligée et qui peut bloquer si elle est exclue ». Et d’ajouter : « Je continuerai à dialoguer directement avec les parties syriennes et à leur rappeler, en particulier à ce stade au gouvernement syrien, qu’elles doivent saisir l’occasion en étant prêtes à aller de l’avant sur les questions de fond ». Geir O. Pedersen a également souligné qu’il était prêt à faciliter le dialogue intersyrien, notamment en convoquant à nouveau le Comité constitutionnel à Genève, qui ne s’est pas réuni depuis près d’un an. Entretemps, il continue de réunir un large éventail de Syriens à Genève et dans la région, y compris des représentants des femmes et de la société civile. « Ces réunions montrent que les Syriens ont encore beaucoup de choses sur lesquelles ils peuvent s’entendre, au-delà des clivages », a-t-il insisté en comptant sur les potentiels attendus positifs d’une déconfliction régionale initiée par l’accord du 10 mars 2023 entre l’Arabie saoudite et l’Iran. Le 19 mai dernier, le sommet arabe, auquel a pris officiellement part le président Bachar al-Assad, a souligné la « nécessité de prendre des mesures effectives et efficaces pour parvenir à un règlement » du conflit en Syrie qui a fait quelque 500 000 morts, 13 millions de personnes ayant dû fuir leur foyer, dont 6,6 millions étant devenus des réfugiés dans les pays limitrophes. Dans un discours devant le Conseil de sécurité fin mai, l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Geir O. Pedersen, a estimé de son côté que la « nouvelle activité diplomatique » dans la région depuis avril 2023 « pourrait représenter une opportunité si elle est saisie ».

 

Si les États arabes semblent avoir mis fin à l’isolement de la Syrie, de nombreux dossiers demeurent objets de tensions : trafics de drogues, situation des réfugiés, relations avec la Turquie autour de la question kurde et la frontière turco-syrienne, etc. Des avancées sur ces dossiers vous semblent-elles réalistes ?

La Syrie de Bachar al-Assad a été réintégrée dans le giron de la Ligue arabe le 7 mai dernier, mais le processus avait été progressif. Le 18 mars 2023, Bachar al-Assad était reçu à Abu Dhabi, après l’avoir déjà été en mars 2021. Mais surtout le ministre des Affaires étrangères syrie, Faiçal al-Meqdad se rendait à Riyad le 12 avril 2023 moins d’une semaine plus tard, c’était son homologue saoudien, Fayçal Ben Fahran Al Saoud qui faisait le déplacement à Damas le 18 avril 2023. Autant de signes qui laissaient présager un rapprochement imminent. Le 1er mai 2023, une réunion à Amman en Jordanie réunissait les ministres des Affaires étrangères d’Arabie saoudite, d’Égypte, d’Irak et de Jordanie, ainsi que le ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal al-Mekdad. L’objectif de cette réunion était de discuter des moyens de normaliser les relations avec la Syrie, dans le cadre de la mise en place d’un règlement politique de la guerre civile qui a ravagé le pays durant plus d’une décennie. Une déclaration finale à l’issue de la réunion avait précisé que les ministres avaient discuté des moyens de rapatriement volontaire des quelque 6,6 millions de réfugiés syriens, ainsi que de la coordination des efforts pour lutter contre le trafic de drogue. Selon cette même déclaration, Damas aurait accepté de « prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à la contrebande aux frontières avec la Jordanie et l’Irak » et de déterminer l’origine de la production et du transport des stupéfiants dont une grande partie se ferait sous la supervision plus ou moins directe de membres de l’entourage de Bachar al-Assad. Il s’agissait d’une exigence de Riyad pour lever son veto à une réintégration du régime de Damas au sein du giron arabe et ce, d’autant plus que le royaume saoudien est le premier marché de consommation du captagon, cette amphétamine qui rapporterait à la Syrie, qui en est devenue le premier producteur mondial, entre 5 et 10 milliards par an selon les sources. Il lui permet en partie de pallier le déficit de ressources financières imputables aux sanctions qui frappent le régime de Damas. Le régime a montré par le passé – comme en novembre 2021 pour contenter les demandes expresses d’Amman qui avait rouvert son poste-frontière de Jaber-Nassib (nord-est de la Jordanie) – qu’il était en mesure de réduire drastiquement les flux, à défaut de pouvoir totalement éradiquer le trafic.

Par ailleurs, il y a évidemment la question du retour des 6,6 millions de réfugiés dont une grande partie se trouve encore en Turquie, des réfugiés que le régime de Damas ne souhaite pas vraiment le retour. C’est la raison pour laquelle le régime syrien avait promulgué le 2 avril 2018 le fameux décret n°10 facilitant l’expropriation de pans entiers du territoire syrien, en particulier dans les zones périurbaines, aujourd’hui en ruines, mais où le soulèvement anti-Assad s’était développé. Adoptée par le Parlement au nom de la reconstruction du pays, cette législation pourrait aboutir à priver des centaines de milliers de réfugiés proches de l’insurrection de toute perspective de retour et à permettre l’installation de nouveaux résidents moins suspects, notamment des chiites des milices pro-iraniennes (notamment d’origine afghane et/ou pakistanaise). Cette problématique du retour des réfugiés est l’un des éléments qui ont poussé Ankara à se rapprocher de Damas avec la perspective pour le président Erdogan, qui a mené ces dernières années plusieurs opérations militaires contre les Kurdes du nord de la Syrie – « bouclier de l’Euphrate » (août 2016-mars 2017), « Rameau d’Olivier » (janvier-mars 2018) et « Source de paix » (octobre 2019), de constituer un espace potentiel de réinstallation de ces réfugiés désormais beaucoup moins bienvenus en Turquie. Un processus de rapprochement entre ces deux ennemis jurés sur le terrain syrien avait été mis ostensiblement mis en évidence à Moscou, le 28 décembre, lors une rencontre inattendue entre les ministres de la défense syrien et turc, Ali Mahmoud Abbas et Hulusi Akar, en présence de leur homologue russe, Sergueï Choïgou. Il s’agissait alors de la première entrevue publique de ce niveau entre la Turquie et la Syrie depuis 2011, même si des contacts secrets entre les chefs des services de renseignement des deux pays avaient repris il y a près de trois ans. Une étape significative, alors que la Turquie avait été à la pointe du soutien de l’opposition armée et civile contre le régime de Bachar al-Assad, et qu’elle demeure décrite comme une « puissance occupante » par Damas, en raison de la présence de ses troupes dans le nord de la Syrie. La rencontre à Moscou avait été l’occasion d’évoquer la gestion de la longue frontière en commun, des réfugiés syriens, et des « efforts conjoints pour combattre les groupes extrémistes » selon un communiqué du ministère de la défense russe. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait multiplié les signaux d’ouverture depuis l’été en faveur d’une normalisation avec Damas par intérêt bien compris dans la perspective des élections présidentielles alors à venir pour le président Erdogan soucieux de ménager un électorat de plus en plus rétif à accepter la présence massive de réfugiés syriens en Turquie. Il faudra attendre encore un peu pour voir si les attendus positifs se concrétisent en ce qui concerne les parties prenantes des conséquences catastrophiques de la guerre civile syrienne pour la région du Proche et Moyen-Orient, voire au-delà.

 

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[1] Le Comité de négociation est composé de 36 membres issus des mouvements suivants : la Coalition nationale syrienne (CNS) disposant de 8 sièges mêlant « libéraux «  et « islamistes » ; le Comité de coordination national pour le changement démocratique (CCNCD), une formation de gauche critique de la militarisation du soulèvement, disposant de 5 sièges ; la « plateforme du Caire », disposant de 4 sièges ; la « plateforme de Moscou », disposant de 4 sièges ; les groupes de l’opposition armée, disposant de 7 sièges ; les Indépendants, disposant de 8 sièges.

[2]  Le « processus d’Astana » constitue un ensemble de rencontres multipartites entre différents acteurs étrangers de la guerre civile syrienne. L’accord d’Astana qui a été signé par la Russie, l’Iran et la Turquie portait initialement sur la création de zones de cessez-le-feu dans le pays. Le texte n’avait été ratifié ni par le régime syrien, ni par l’opposition syrienne, mais a servi de cadre pour les négociations entre les trois partenaires géopolitiques parties prenantes de la situation. Le 29 avril 2023, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Vershinine, a annoncé que la prochaine réunion d’Astana sur la Syrie se tiendrait au second semestre de cette année : « Les réunions de la formule de haut niveau d’Astana ont lieu régulièrement, et la prochaine réunion est prévue pour le second semestre de cette année, mais il n’y a pas encore de date précise », expliquant que « la formule Astana est très efficace, et dans son cadre des réunions ont eu lieu au niveau ministériel et au niveau des représentants spéciaux des pays participants. Serrgueï Vershinine avait ajouté : « Nous voyons à chaque fois que cette formule constitue un facteur important de stabilisation de la situation en ce qui concerne la résolution de la crise en Syrie et le règlement dans la région en général », notant que des développements positifs sont maintenant apparus concernant la Syrie, principalement liés au renforcement ses relations avec les autres pays de la région, ce qui est bienvenu. La 19e rencontre internationale sur la Syrie au format Astana s’est précisément tenue dans la capitale kazakhe, Astana, en novembre 2022.

 

 

 
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