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Droits humains VS Agendas diplomatiques : comment remettre les droits humains au coeur de la diplomatie au Sahel ?




A l’occasion de la journée internationale des Droits Humains, l’IRIS et le collectif d’ONG auteur de l’Appel pour une refondation de la politique sahélienne de la France ont le plaisir de vous inviter à la troisième visioconférence publique du Cycle Sahel

Autour de

Ousmane DIALLO – Chercheur Afrique de l’Ouest francophone à Amnesty International*

Sébastien NADOT – Député de Haute-Garonne et membre de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale

Binta SIDIBE-GASCON – Vice-présidente de l’Observatoire Kisal

Maïkoul ZODI – Coordinateur national du mouvement Tournons La Page au Niger

Animée par

Laurent LARCHER – Journaliste au quotidien La Croix, responsable de la rubrique Afrique
Les populations sahéliennes font face à des défis majeurs pour l’effectivité de leurs droits humains. La présence de groupes armés non-étatiques, les tensions inter-communautaires, la pauvreté endémique, les déplacements de populations forcés par les violences, les écoles fermées ou encore les normes et pratiques discriminatoires à l’égard des femmes sont autant de facteurs de violence majeure qui empêchent les populations de vivre dans la dignité. Pourtant garants du respect des droits fondamentaux, les Etats peinent à fournir des services sociaux de base. On constate que les Etats sahéliens eux-mêmes sont responsables d’actes répressifs et d’une tendance de plus en plus profonde à limiter l’espace civique (liberté d’expression, de manifestation, de réunion…). Enfin, la corruption et l’opacité dans la gestion des finances publiques fragilisent le pacte social et les actions étatiques en faveur des droits sociaux et économiques. Le contexte sécuritaire, mais aussi plus récemment la pandémie de COVID-19, ont favorisé la multiplication de mesures restrictives visant à limiter les libertés fondamentales voir à criminaliser les militant-e-s et les défenseur-e-s des droits humains. De nombreuses violations aux droits humains par les forces de sécurité contre les populations civiles (exécutions extrajudiciaires, disparitions forcées) ont été constatées.

Fortement impliquée militairement et politiquement dans la région, la France met-elle la protection des droits humains au cœur de sa diplomatie sahélienne ? Face aux dérives autoritaires constatées dans la région, la France, restée souvent silencieuse, influence-t-elle positivement les droits des populations locales ou au contraire les fragilise-t-elle par son activisme dans la région ? Les intérêts géopolitiques et militaires défendus au Sahel sont-ils compatibles avec la défense des droits humains ? Quelle capacité pour la France de s’engager plus fermement dans la protection des droits humains ? Quel est l’accompagnement pour des transitions démocratiques appelées par de nombreux citoyen-n-e-s de la région et la garantie du respect absolu des droits humains dans les interventions militaires ? Fortement investi dans une diplomatie économique qui fait du Sahel, et plus largement de l’Afrique, une priorité pour les entreprises françaises, comment l’Etat français peut-il davantage s’assurer du respect des droits humains et des législations nationales par les entreprises qu’il soutient ?