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Israël-Iran : le piège de la crédibilité



Dans la nuit du 13 au 14 avril, l'Iran a lancé environ 300 drones, missiles de croisière et balistiques sur Israël en invoquant son droit de réponse à la suite de la frappe attribuée à Tsahal sur le consulat iranien à Damas. Le dôme de fer, le système anti-missile israélien, a intercepté la quasi-totalité des attaques, avec l'aide des États-Unis et de la France, notamment.

Si l'Iran sait qu'il ne pourrait pas gagner une guerre contre Israël, les États-Unis et leurs alliés, l'attaque contre son consulat a engagé sa crédibilité et l'a finalement conduit à attaquer. Il en est désormais de même pour Israël qui pourrait bien répliquer et concrétiser les craintes de ces derniers mois : l'embrasement du Moyen-Orient.

Face au risque d'une guerre plus que vraisemblable, plusieurs dirigeants occidentaux, dont Joe Biden, ont condamné l'attaque puis demandé aux autorités israéliennes de ne pas riposter. Deux options sont envisageables : soit Netanyahou s'aligne sur les demandes occidentales de désescalade, ce qui acterait un rapprochement avec les États-Unis et ses alliés qui s'en éloignaient au vu des crimes de guerre commis à Gaza, voire le potentiel déblocage d'une enveloppe budgétaire au Congrès américain pour sa sécurité. Soit Israël surenchérit, au risque de distendre ses relations avec ses alliés (et d'autant plus avec ses adversaires), et surtout de déclencher, pour de bon, une guerre régionale.

L'analyse de Pascal Boniface.