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Génocide rwandais : commémorer et prévenir



Entre avril 1994 et juillet 1994, au moins 800 000 Tutsis et des Hutus modérés ont été violemment massacrés par des mouvements Hutus extrémistes suite à la mort du président Hutu Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994. Paul Kagame, le président rwandais, qui avait mis fin au génocide, a longtemps accusé la France de complicité avec les génocidaires, notamment parce qu'elle avait formé l'armée rwandaise puis retiré ses troupes du territoire en décembre 1993. En 2021, la Commission Duclert avait conclut à "un ensemble de responsabilités lourdes et accablantes" de la France au Rwanda. Aussi, le devoir de mémoire envers la population rwandaise est un enjeu crucial pour la France, qui a multiplié, à commencé par Nicolas Sarkozy, les tentatives de réconciliation avec Paul Kagame, toujours au pouvoir. À l'occasion du 30e anniversaire du début du génocide, E. Macron, qui avait déjà fait un pas vers la reconnaissance de la responsabilité de la France, devait évoquer le manque de volonté de la France de mettre fin au massacre. Il n'aura finalement pas prononcé ces mots. S'il existe un devoir de mémoire pour les victimes passées, il existe aussi un devoir d'empêcher et de prévenir les crimes de génocide lorsque ces risques apparaissent. Pour autant, c'est une réponse a posteriori qui semble être privilégiée par la communauté internationale, celle des discours de commémoration des victimes.

L'analyse de Pascal Boniface.