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Réformer le système fiscal pour préserver la démocratie



Conférence-débat organisée par l'IRIS, en partenariat avec l’EU Tax Observatory, Oxfam France et l’Independent Commission for the Reform of International Corporate Taxation (ICRICT), autour de Joseph Stiglitz, professeur d’économie à l’Université de Columbia, co-président de l’ICRICT, Jayati Ghosh, professeur d’économie à l’Université de Massachusetts Amherst, co-présidente de l’ICRICT, Gabriel Zucman, directeur de l’Observatoire européen de la fiscalité, commissaire de l’ICRICT. Animée par Cécile Duflot, directrice générale d'Oxfam France. Avec une introduction de Christophe Ventura, directeur de recherche à l’IRIS (introduction),

Dans le monde entier, les citoyens font face à la dégradation de leur niveau de vie, mais aussi à la détérioration du niveau des services publics – santé, éducation, structures d’accueil pour les personnes âgées, remise en question des régimes de retraite, sécurité… Pendant que les gouvernants exhortent les citoyens à fournir plus d’efforts, la concentration des richesses au sommet de la pyramide s’est accélérée. Depuis 2020, les 1% les plus aisés ont capté près de deux tiers de toutes les nouvelles richesses, soit six fois plus que les 90% les plus pauvres de l’humanité d’après Oxfam. Alors que certaines multinationales ont profité de la pandémie et de la guerre en Ukraine et affichent des superprofits historiques, de nombreux gouvernements ciblent les plus vulnérables et les classes moyennes en multipliant les plans d’austérité. Cette situation alimente la frustration et la colère envers les pouvoirs publics, ce qui décrédibilise la démocratie. Partout, les partis qui remettent en cause les libertés individuelles et publiques au profit de la hiérarchisation des citoyens et de la xénophobie gagnent du terrain dans les urnes. Pour briser ce cercle vicieux, il faut redonner aux États les moyens de financer des services publics capables de répondre aux besoins de toutes et tous, et d’abord des plus vulnérables, pour laisser moins de place à cette hostilité antidémocratique, à travers, notamment, la taxation des superprofits et des revenus des plus riches.