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L’OTAN : une alliance anti-chinoise ?



Ce mardi 28 juin s’ouvrait le Sommet de l’OTAN à Madrid. L’OTAN est renforcé depuis le début de la guerre en Ukraine, l’organisation sous égide américaine apparaissant aux yeux des Européens comme la seule en capacité d’assurer la sécurité du Vieux continent. Malgré certains malentendus stratégiques ces dernières années entre européens et américains, ils sont plus que jamais soudés pour faire face à Vladimir Poutine. L’entrée de la Suède et de la Finlande, traditionnellement neutre diplomatiquement, concrétise la réviviscence de l’OTAN. Cependant, il semble que les Etats-Unis aient à long terme une autre ambition pour l’organisation. Si l’urgence est bien de faire barrage à la Russie sur le flanc est-européen, la priorité stratégique des États-Unis continue d’être la rivalité avec la Chine. Et l’OTAN constitue en cela un moyen pour les Etats-Unis d’emporter avec eux les Européens dans cette lutte et de constituer au-delà un axe des démocraties contre les régimes autoritaires. En témoigne l’invitation du Japon, de la Corée du Sud et de la Nouvelle Zélande au sommet, des alliés de premier plan pour Washington dans l’Indo-Pacifique. Même si les Européens ont des divergences nettes avec la Chine, qu’ils ont à plusieurs reprises exprimées, celles-ci ne datent pas de la crise ukrainienne. En ce sens, accepter que l’OTAN devienne une organisation antichinoise et ainsi s’aligner sur l’agenda stratégique américain à l’égard de Pékin constituerait une double erreur.

L’analyse de Pascal Boniface