Il y a 10 ans, le 14 janvier 2011, Ben Ali quittait le pouvoir en Tunisie après un mouvement populaire d'une ampleur inédite dans le pays. La révolution tunisienne marquait le point de départ de ce qu'on allait appeler, à tort, le "Printemps arabe". Les trajectoires des Etats de la région ont pourtant été diverses. Après les Tunisiens, les Egyptiens, les Libyens, les Syriens, les Yéménites, les Bahreinis, et dans une moindre mesure les Marocains, les Algériens et les Jordaniens sont sortis dans la rue. En Tunisie, la société civile a su renouveler une partie de la classe politique et ainsi doter le pays d'une nouvelle constitution. Mais elle fait office d'exception. En Syrie et en Libye, la répression d'une violence inouïe à mener à des guerres civiles qui se poursuivent aujourd'hui. En Egypte, après une lueur d'espoir, le pouvoir a été repris par l'armée, et s'avère plus dur encore qu'à l'époque de Moubarak. Au Yémen, le départ du président à fait éclater l'unité nationale déjà faible, et plongé le pays dans la guerre et la misère. En Algérie enfin, si en 2011 la mobilisation n'a pas pris, le Hirak a été lancé en 2019 contre un cinquième mandat de Bouteflika. Un long chemin vers plus de liberté et de démocratie se dessine difficilement. Retour sur les révoltes arabes 10 ans après, et sur leur héritage aujourd'hui.