ANALYSES

« Le sport condamné à vivre sous protection »

Presse
13 avril 2017
En quoi le sport peut-il être pris pour cible par les terroristes ?

Historiquement, le sport est une cible prisée des terroristes comme en attestent la prise d’otage de Munich en 1972 ou l’attentat mené contre le marathon de Boston en 2013. Dans la mesure où les évènements sportifs attirent les caméras, ils amènent également les terroristes qui veulent frapper les opinions. De fait, ces manifestations très médiatisées deviennent des cibles de choix. Et ce quelque soit le positionnement géopolitique des pays où ils se déroulent. Par exemple, le budget sécurité des derniers Jeux Olympiques de Rio était le plus important de l’organisation. Le déploiement militaire et policier y était très fort. Pourtant, le Brésil n’est pas impliqué dans les affaires du Proche-Orient. Ce qui intéresse les terroristes, c’est la combinaison d’une foule compacte et la médiatisation. Ce phénomène n’est donc pas spécifique au sport comme en témoigne l’exemple des attentats contre la salle de concert du Bataclan, qui rassemblait des conditions similaires.

La notoriété du football en fait-elle une cible privilégiée ?

Oui, on se rappelle des attentats du 13-novembre visant le Stade de France et des mesures de sécurité prises pour l’organisation de l’Euro-2016. Ce championnat d’Europe de football qui s’est déroulé sans incident, y compris dans les fans zone, montre que l’on peut sécuriser ces évènements. De même qu’il n’y a pas eu d’attentat à Rio, malgré les craintes initiales. Les rencontres sportives sont visées à la hauteur de leur notoriété, mais on peut néanmoins les protéger, sachant qu’ici comme ailleurs il ne peut y avoir de sécurité absolue.

La France a-t-elle développé une expertise particulière avec l’Euro ?

Oui, bien sûr. Il n’y a eu aucun incident alors que cette compétition qui braquait tous les regards. Mais on peut également ajouter le Mondial de hand qui s’est déroulé dans de bonnes conditions peu après. Mais, même avant l’Euro-2016, Jacques Lambert, président de la société organisatrice, avait annoncé que la sécurité serait le défi essentiel. Les attentats qui sont survenus ensuite n’ont fait que renforcer cette préoccupation.

Le sport est-il condamné à vivre sous protection ?

Malheureusement oui. C’est à craindre dans la mesure où c’est l’une des choses les plus médiatisées au monde.

Recueillis par Benoît Rouzaud
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