Les leçons de Netanyahu
Tribune
8 avril 2009
Et les travaillistes ? Pas de problème ! De toute manière Ehoud Barak est plutôt d’accord avec son ancien subordonné de la « Sayeret », le commando d’état major dont il était le chef et où Bibi était capitaine. Ministre de la défense du gouvernement Olmert, le général (de réserve) Barak n’a pas fait évacuer un seul avant poste important ou réduit le nombre de barrages en Cisjordanie, en dépit des demandes répétées de la communauté internationale et notamment de l’administration Bush. Les deux hommes s’entendent bien et Bibi a été particulièrement généreux envers les travaillistes en complète déconfiture électorale. Le gouvernement peut être baptisé du titre « cabinet d’union nationale » ce qui fait de l’effet vis-à-vis du public israélien.
Le parti orthodoxe séfarade confortablement installé aux ministères de l’Intérieur, de l’Habitat et aux commandes de l’administration des domaines pourra accélérer la politique de construction dans les implantations en Cisjordanie et à Jérusalem Est. Les américains et les européens ne vont pas apprécier… Et là il faut parler de l’autre grande leçon que B. Netanyahu a tiré de son précédent passage à la Présidence du conseil. Pendant les années où il a dirigé le pays, la colonisation a été relancée. Har Homa au sud de Jérusalem a vu le jour. Aujourd’hui c’est un faubourg de plusieurs milliers d’habitants. A Ras el Amoud, en plein secteur musulman, à quelques centaines de mètres de la mosquée el Aqsa, un quartier juif a vu le jour etc… etc… Les européens avaient exprimé leur mécontentement, les palestiniens manifesté et les américains protesté. Et ce fut tout. Bibi Netanyahu est donc persuadé qu’aucune administration US n’osera imposer de sanctions à Israël. AIPAC et le Congrès à Washington y veilleront. Barack Obama peut donc répéter autant qu’il veut son soutien à une solution à deux états et que le processus d’Annapolis doit continuer !! L’Amérique devra s’y faire. Israël a voté à droite.
Bibi a l’intention de rester au pouvoir pendant les quatre années de son mandat, jusqu’en 2013. D’ici là il devrait y avoir des dizaines de milliers de colons supplémentaires en Cisjordanie et l’idée d’une Palestine indépendante s’estompera. Cela mènera-t-il à plus ou moins long terme à un état binational ? Les dirigeants du Likoud sont persuadés que non. De toute manière ils considèrent qu’un état palestinien représenterait un danger mortel pour Israël et qu’ils n’ont pas le choix. A moins que…
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