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Israël – Iran : rester au bord du gouffre ?



L'évolution des hostilités entre Israël et l'Iran a démontré qu'il s'agissait-là pour les chefs de guerre des deux États de défendre leurs crédibilités respectives. Elles avaient été engagées auprès de leurs populations et de leurs soutiens à la suite d'une part, des frappes du 1er avril sur le consulat iranien à Damas attribuées à Israël, puis des 300 drones et missiles lancés par l'Iran sur le territoire israélien le 13 avril, interceptés à 99%. Après quelques jours de débats autour d'une riposte israélienne contre l'Iran, fortement déconseillée par les États occidentaux, Israël a finalement répliqué ce 19 avril sans revendiquer officiellement l'attaque ni causer de dégâts majeurs. Une façon de défendre sa crédibilité, et d'éviter, du côté iranien, d'avoir à répliquer, ce qui aurait mené à une guerre régionale qu'il savait perdue d'avance. A-t-on évité l'escalade ?

Ce que l'on peut affirmer à l'heure actuelle, c'est qu'Israël ressort gagnant de ces échauffourées. D'abord, il a regagné le soutien de ses alliés qu'il voit durcir le ton avec l'Iran, dont les relations se sont, elles, davantage distendues avec les pays arabes. Puis, le dossier de ces derniers jours a largement détourné l'attention (relativement) portée sur Gaza, mais aussi sur la Cisjordanie, où l'installation de colonies illégales se poursuit malgré les injonctions successives de l'ONU qui appelle Israël à y mettre fin. Enfin, il a vu son allié étatsunien opposer son véto lors d'un vote au Conseil de sécurité sur l'adhésion pleine et entière de la Palestine à l'ONU qui aurait pu aboutir sans cette désapprobation.

Le point de vue de Pascal Boniface.