Relations internationales et géopolitique du Saint Siège sous Benoît XVI

  • François Mabille

    François Mabille

    Chercheur associé à l’IRIS, directeur de l’Observatoire géopolitique du religieux

Le long règne de Jean-Paul II a introduit des transformations non négligeables dans le dispositif catholique, par le nombre de déplacements du souverain pontife, par l’extension sans précédent des relations diplomatiques entretenues avec des États. La diplomatie de Benoît XVI se focalise sur quelques enjeux prioritairement religieux (relations avec l’islam, oecuménisme, primauté du pape), enjeux pour lesquels le soutien de quelques États est souhaité dans le cadre d’une logique du donnant-donnant.

L’élection de Benoît XVI présente des caractéristiques inédites, non pas tant en raison des forces en présence que de par l’héritage du pontificat wojtylien et de par le nouveau contexte historique. Les deux derniers souverains pontifes présentent des profils intellectuels et psychologiques fort différents. Spécialiste de dogmatique, Benoît XVI est avant tout un théologien, qui pense « théologiquement » le monde ; c’est également un homme de l’écrit. Aux intuitions et intérêts géopolitiques de Jean-Paul II a succédé un homme dont l’activité diplomatique s’ancre avant tout dans le double constat d’une Église occidentale en déclin, et dans un monde ravagé à ses yeux par le libéralisme et le relativisme.