ANALYSES

Face à l’intérêt de la Chine, « il faut sanctuariser nos meilleures terres »

Presse
15 mai 2016
La Chine manque-t-elle de terres agricoles ?
Oui, ce pays ne possède que 8% des sols arables de la planète pour nourrir 20% de la population mondiale. Sa campagne est grignotée par l’urbanisation et la pollution. Depuis 2007, il existe une volonté étatique de sortir des frontières pour s’approvisionner en ressources agricoles et acquérir des industries alimentaires dans le lait, la viande, les engrais… Les Chinois sont déjà en Afrique. Désormais, ils privilégient des nations dont les régimes politiques, législatifs et juridiques sont stables. La France, l’Australie et le Canada sont dans leur viseur.

Pourquoi le Berry ?
Les Français l’oublient peut-être mais leur pays possède des sols de qualité, un climat idéal, un savoir-faire agronomique et de l’eau. La transaction dans l’Indre annonce un mouvement plus fort, même si nous manquons de statistiques pour le mesurer.

Faut-il s’inquiéter ?
Pas si les investisseurs chinois préservent l’emploi et l’environnement. Soyons pragmatiques. Évitons le protectionnisme exacerbé. Mais l’État a intérêt à anticiper en adaptant la loi sur la propriété foncière. Les meilleurs sols pourraient être sanctuarisés et interdits à la vente à des étrangers. Soit la France comprend l’atout stratégique que représentent ses terres céréalières, soit celles-ci feront l’objet de convoitises croissantes de la part d’opérateurs étrangers.
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