ANALYSES

Nairobi : pourquoi les forces spéciales israéliennes sont-elles intervenues ?

Presse
23 septembre 2013
Pourquoi les forces spéciales israéliennes sont-elles intervenues au Kenya ?



Dans ce genre de situations, il y a très peu de pays qui sont capables de régler les problèmes, et c’est le cas du Kenya. Ces pays ont des coopérations avec d’autres pays plus performants sur le plan technique et ils les appellent. Je me rappelle très clairement de l’intervention du GIGN français à la Mecque : on est exactement dans le même système. Un pays qui n’a pas les forces spéciales, les unités type GIGN ou RAID, fait appel chez ses alliés, ses proches, aux équivalents.


Il y a donc une coopération entre le Kenya et Israël à ce niveau-là ? 



Ce n’est pas gravé dans le marbre ce genre de coopérations, ce ne sont pas des choses écrites. On ne sait pas comment faire, donc on appelle des amis pour se faire aider.


Cette intervention peut-elle avoir des conséquences politiques par la suite ? 



Ce n’est pas nouveau : il y a eu une intervention d’Israël en Ouganda pour libérer des otages il y a quelques années. On sait qu’Israël est un pays qui s’autorise des interventions un peu partout dans le monde. C’est un pays qui fonctionne un peu en dehors du droit commun, qui n’a jamais signé des traités contraignants, comme les armes chimiques, le nucléaire. Cela lui laisse une grande liberté d’action dans le monde.


Comment pourraient réagir les groupes terroristes islamistes de la région suite à cette intervention ?  



Les preneurs d’otages vont être supprimés, mais le problème c’est qu’on est en train de fabriquer des martyrs. Si ce sont des policiers kenyans qui tuent des militants shebab, ça n’a pas de retentissement sur le plan géopolitique. Dans le monde islamique radical, se faire tuer par un "pauvre", un flic noir, ça n’a pas de connotation. Par contre si ceux qui les soutiennent peuvent dire qu’ils ont été tués par des commandos israéliens, ça a un énorme impact. Le seul vrai ennemi des shebab, ce sont les Israéliens, donc quelque part ils ont gagné une deuxième fois. 

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