ANALYSES

« La nouveauté, c’est la prise de conscience internationale »

Presse
12 septembre 2014
Barack Obama a exclu de déployer massivement des troupes au sol. À quelle opération peut-on s’attendre de la part de la coalition ?



Militairement parlant, je pense que l’intervention gardera la même forme. Elle consistera en un triangle : 1) Les Occidentaux fournissent une assistance en termes de technologies, d’aviation et de renseignements ; 2) Des troupes au sol, irakiennes et kurdes, tiennent le front ; 3) Des forces spéciales américaines conseillent ces dernières. La vraie nouveauté, c’est la prise de conscience de la communauté Internationale.


A-t-on les moyens d’une action foudroyante contre l’EI ?



En préambule, il y aura la préparation des forces. Les Américains ont des bases dans la zone, les Français en ont une à Abu Dhabi. Ils peuvent la mobiliser pour acheminer un porte-avions au plus près du théâtre des opérations. Quand il y a une telle coalition, ça ne veut pas dire que tous les partenaires vont fournir des avions, mais au moins une aide logistique (des bases, des ressources). Cette préparation prendra un peu de temps mais après ça, l’intervention pourra être rapide.


Quel pourrait être le rôle des pays voisins ?



Les pays de la région devraient justement fournir des bases pour assurer le déploiement des forces. Ils apportent déjà un soutien politique mais il n’est pas sûr qu’ils veuillent s’exposer.


La communauté internationale refuse pour l’instant la coopération de la Syrie et de l’Iran. Peut-elle s’en passer ?



Pour l’instant, une décision politique a été prise. Mais il est certain qu’en termes d’efficacité sur le terrain ils pourraient apporter quelque chose Au nord irako-syrien, l’armée syrienne pourrait sécuriser le fond de la nasse par exemple. Aujourd’hui, la nouveauté est politique car on a rassemblé de nombreux pays mais c’en serait une autre de coopérer avec la Syrie et l’Iran.


 

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