28.03.2024
Que signifie la disposition prise par les autorités égyptiennes de dissoudre l’Assemblée constituante ? Peut-on parler d’un coup d’État larvé ?
Interview
18 juin 2012
Ensuite, une sorte de bras de fer est en train de se nouer entre l’institution militaire et les Frères musulmans au travers des deux candidats du deuxième tour. A ce jour personne ne peut savoir comment cette crise, cet affrontement, va se dénouer.
Enfin, la dissolution de l’Assemblée législative la semaine dernière nous montre, une nouvelle fois, que la situation n’est pas stabilisée. Cette décision est très lourde de conséquence car les élections législatives s’étaient déroulées de façon tout à fait acceptable du point de vue de l’exercice des droits démocratiques.
C’est probablement une sorte de coup d’État larvé. Les conditions de l’élection de cette chambre n’étaient pas parfaites mais tout le monde les avaient acceptées, ainsi que le résultat proclamé. Comment se fait-il que, quelques mois plus tard, une décision de dissolution, entre les deux tours des présidentielles de surcroît, soit prononcée ?
Le moment choisi avive évidemment toutes les tensions politiques, ce qui est très dangereux. On sait par ailleurs que l’armée s’est déployée dans un certain nombre de points stratégiques autour des bâtiments officiels depuis quelques jours, tout cela ne va donc pas dans le bon sens. Ce bras de fer triangulaire engagé entre les Frères musulmans, les forces démocratiques (certes très minoritaires) et l’armée, n’est pas porteur d’un grand optimisme pour les jours ou les semaines à venir en Égypte.