ANALYSES

Après avoir refusé le plan de la Ligue arabe, sur quels soutiens la Syrie peut-elle encore s’appuyer ?

Interview
23 janvier 2012
Par Barah Mikaïl, chercheur spécialiste du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord à la FRIDE
Les appuis éventuels dont bénéficie le régime syrien ne dépendent en rien de la Ligue arabe et de ses demandes. Du point de vue de Damas, celle-ci est essentiellement soumise à des impératifs stratégiques étrangers (américains en l’occurrence) et c’est pourquoi toute initiative de la part de la Ligue arabe est certes prise en considération, mais avec une grande prudence. Qui plus est, on se doute de ce que le régime syrien n’allait pas accepter une proposition disqualifiant d’office le président Bachar al-Assad et l’enjoignant à quitter le pouvoir. Si Damas avait accepté ce plan, il n’aurait pas gagné plus d’alliés; en le refusant, il ne perd personne pour autant. Ainsi, ce refus ne change rien sur le fond, les ennemis du régime demeurent les mêmes, et ses amis aussi.
On reste donc dans un ensemble qui garantit à la Syrie certains soutiens (Iran, Russie…) et beaucoup d’inimitiés (Etats-Unis, Qatar…). En attendant, rien ne permet d’envisager l’hypothèse d’une intervention militaire étrangère à l’encontre du régime syrien à l’heure actuelle, qu’elle soit d’initiative arabe ou internationale; donc ce refus syrien du plan arabe ne change absolument rien sur le fond.
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