ANALYSES

Quelles sont les réactions iraniennes aux menaces faites par Israël de recourir à des frappes aériennes sur leurs installations nucléaires ? Quelles pourraient être les conséquences de leur mise en application ?

Interview
7 novembre 2011
La réaction officielle iranienne a été de dire qu’Israël s’est engagé dans une guerre de communication. Les Iraniens voient cette déclaration comme un coup de bluff, et n’en sont donc pas inquiets, d’autant plus qu’ils sont relativement habitués à subir ce type de menaces.

Un récent article de la Conseil de sécurité nationale -organe qui décide des questions de sécurité en Iran- vient de paraître, indiquant que la prochaine publication du rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) accusant l’Iran de préparer l’arme atomique, n’est pas un hasard : il s’agirait d’un moyen pour faire pression sur l’Iran, à l’heure où les États-Unis seraient dans une impasse dans la région et commenceraient à craindre les conséquences de leur perte d’influence. L’Iran se réjouit ainsi de cette situation et pensent que les Américains perdent beaucoup d’alliés à leur bénéfice et que la situation pourrait encore se dégrader pour ceux-ci, notamment suite aux évènements qui ont cours au Yémen et au Bahreïn. Le gouvernement iranien explique donc ces menaces par le sentiment d’un danger présumé que ressentiraient les Américains et leurs alliés israéliens dans la région.

La mise en application de ces menaces ne ferait, selon moi et bien d’autres, qu’encourager les Iraniens à se venger par tous les moyens possibles et à accélérer leur production de nucléaire militaire. La mise en application des menaces israéliennes créerait un intense sentiment d’insécurité dans la région, et ne ferait qu’activer les différents mouvements terroristes, y compris ceux qui ne sont pas forcément alliés de l’Iran.

Mais la plus grande incidence pourrait bien être le réflexe nationaliste dans le pays qui, sans aucun doute, affaiblirait considérablement toute la protestation interne en cours.

L’opinion en Israël est également divisée quant à l’appréciation de la situation : l’ancien chef du Mossad considère par exemple que la menace nucléaire iranienne n’est « pas si importante que cela ». Aussi la stratégie menée est bien celle d’une guerre de communication.