La visite de Barack Obama à Moscou, un tournant dans les relations russo-américaines ?
Tribune
6 juillet 2009
La Russie espère également de Washington un terme définitif à l’élargissement de l’OTAN, notamment à l’Ukraine et à la Géorgie. Sans octroyer à ces pays le partenariat pour l’adhésion (MAP), le sommet de Bucarest avait au printemps 2008 affirmé leur vocation à rejoindre un jour l’Alliance atlantique. En intervenant massivement en Géorgie, la Russie avait clairement signifié ses limites à l’Occident et porté un coup d’arrêt aux ambitions atlantiques de Mikhaïl Saakachvili. Les responsables de l’OTAN comme les autorités américaines (ainsi le vice-président Joe Biden) n’ont pourtant cessé de rappeler que la Géorgie, comme l’Ukraine, devaient décider en toute indépendance de rejoindre l’Alliance.
Ces deux dossiers tisseront la toile de fond d’une visite dont le désarmement nucléaire constitue la trame centrale. Les deux pays doivent en effet s’accorder sur des objectifs de réduction de leurs arsenaux stratégiques, dans la perspective du nouveau traité qui doit remplacer START I à son expiration en décembre. Moscou entend bien lier cette réduction des armes offensives à un réexamen des armes défensives, dont le bouclier anti-missiles.
Dans un climat apaisé depuis l’élection de Barack Obama, cette visite permettra, sinon de résoudre l’ensemble des dossiers, de poser des bases solides aux relations entre les deux pays. La nouvelle administration, par la voix du président ou celle d’Hillary Clinton, a entendu le souhait de la Russie de se voir traitée d’égal à égal. Ce respect nouvellement témoigné par Washington est nécessaire pour rétablir une confiance mise à mal ces dernières années. Mais il ne suffit pas pour donner un avenir et un sens concrets à un partenariat de facto déséquilibré, en dépit de la volonté affichée d’une égalité qui appartient bien au passé.