ANALYSES

Comment relancer l’Europe ?

Tribune
3 juin 2009
Comment impliquer davantage les centaines de millions d’électeurs des pays membres de l’UE dans le processus de sa construction ? Une évidence : les ‘recettes’ du passé ont échoué et tout laisse à penser qu’elles échoueront encore. Autrement dit, la stratégie de contournement des opinions par les catégories dirigeantes – politiques, diplomatiques ou économiques voire intellectuelles – a trouvé ses limites. A force d’être contournée, l’opinion se désintéresse d’un système délocalisé et détemporalisé… qui est à l’origine de 80% des lois adoptées dans les parlements nationaux.

Faut-il attendre un dirigeant charismatique ? Qu’on permette d’en douter. D’abord parce que cela ne se fabrique pas si facilement à l’échelle de l’UE. Ensuite parce que le continent européen a suffisamment souffert de dirigeants qui, certes avaient du charisme, mais à mauvais escient : B. Mussolini, A. Hitler.. Sans parler de J. Staline qui s’est accoquiné avec l’Allemagne nazie entre août 1939 et juin 1941… Déjà singulèrement amoindri par la Première Guerre mondiale, le rang de l’Europe a été encore réduit par la Seconde Guerre mondiale. Alors n’attendons par d’un ‘chef’ providentiel un regain de la démocratie, voire de puissance.

Seuls les citoyens peuvent-être à l’origine d’une relance politique de l’Europe communautaire. Certes, loin de toute démagogie, cette option est exigeante puisqu’elle passe par une implication du plus grand nombre. En effet, les questions communautaires sont complexes et parfois arides. Les comprendre nécessite un véritable investissement, un effort régulier et volontaire. Pour autant, les pays membres de l’UE sont riches d’une population éduquée. Et ce ne sont pas les supports de connaissances qui manquent. Entre les livres, les revues, les journaux, les sites, les formations… les supports de se comptent par milliers. Pour relancer l’Europe, il nous faut donc passer de la posture de la ‘victime’ à celle d’acteur. Le plus tôt sera le mieux.

* Il vient de publier 20 ans après la chute du Mur (Choiseul) et de co-signer avec G-F. Dumont Géopolitique de l’Europe (Sedes) .