ANALYSES

La victoire de la France en Coupe du monde « va indéniablement dynamiser » son image à l’étranger

Presse
16 juillet 2018
Interview de Carole Gomez - France info
Est-ce que cette victoire sera bénéfique à Emmanuel Macron sur plan international, mais aussi national ?

Je pense qu’Emmanuel Macron va essayer de faire passer ce message lors de ces prochains rendez-vous internationaux : au final la France est un pays qui gagne, jeune, dynamique, sur lequel il faudra compter dans les prochaines années. Sur le plan national, quand on entend ces joueurs qui sont devenus des idoles, dire : « Vive la République et vive la France », c’est une chose qui va marquer. Les joueurs, quel que soit le sport, sont des ambassadeurs. Quand on se déplacera à l’étranger, tout le monde connaîtra et nous parlera de Paul Pogba ou d’Antoine Griezmann alors que c’est un peu plus compliqué de citer le ministre des Armées ou des Affaires étrangères.

Est-ce que cette victoire et cette Coupe du monde peuvent changer l’image de la France à l’étranger ?

Oui, ça va indéniablement dynamiser l’image de la France. C’est une équipe jeune pleine d’ambition et de dynamisme qui a gagné. Cela va donc rejaillir sur l’image de la France qui, pour certains commentateurs, est trop vieillissante ou trop hautaine. Cela donne un coup de jeune, une image extrêmement dynamique et positive. C’est aussi et surtout de montrer que c’était un vrai travail d’équipe.

N’y a-t-il que le foot pour faire ça, pour dépasser le domaine du sport ?

Le foot a une place à part dans le domaine du sport puisque c’est vraiment le plus populaire en France, qui a le plus de pratiquants. Le sport peut permettre de dépasser les différences politiques, religieuses ou sociétales. Pour voir finalement ce qu’on a vu dimanche sur les Champs-Elysées : on ne se pose pas la question de savoir de quel quartier tu viens, de quelle ville tu viens, de quelle religion tu es. C’est juste une marche collective vers la victoire.

Le sport a plutôt une tendance à, non pas résoudre des crises, mais participer à un retour des discussions et un apaisement diplomatique. Si le mythe de l’apolitisme du sport est encore très présent et encore défendu par un certain nombre de personnes, on voit qu’il se craquelle de jour en jour. C’est quelque chose qui ne saurait subsister encore longtemps. Il y a pourtant toujours cette volonté de différencier sport et politique alors que quand la Russie accueille le Mondial ou quand Emmanuel Macron se déplace pour la demi-finale et la finale, ça n’est rien d’autre que de la politique.
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