ANALYSES

La mondialisation s’invite au Bourget : quand le Brésil vient concurrencer la Russie et les Etats-Unis en présentant son fameux KC-390

Presse
19 juin 2017
A l’occasion de la nouvelle édition du salon du Bourget, qui commence ce lundi, les Etats-Unis et la Russie vont se voir confrontés à la concurrence brésilienne sur le marché des avions de transport tactiques. Une première depuis de nombreuses années.

Parmi les nouveautés militaires présentées au Salon du Bourget, on peut retenir une machine très prometteuse sur le papier, mais dont l’avenir est encore difficile à envisager. Le KC 390 est un avion de transport tactique multirôle fabriqué par Embraer, le grand constructeur brésilien. Sur un marché très largement dominé -pas seulement en Occident- par les différentes versions du Lookeed C 130 Hercules, il apparaît comme un remplaçant possible des très nombreuses flottes existantes.

Issu d’un programme lancé en 2006, il a effectué son premier vol en février 2015 et pourrait entrer en service dès 2018. Construit selon la même formule aérodynamique générale que l’A 400m, le C 17 ou le Y 20, il s’agit d’un biréacteur à aile haute avec une dérive en T et une large rampe arrière. Avec un poids maximum au décollage de 80 tonnes, il emporte 25 tonnes de fret à 2 800 kilomètres, des performances du même ordre que celles de la dernière version du Hercules (C 130J), à la notable exception d’une vitesse de croisière nettement supérieure.

Outre ses fonctions de transport (cargo et personnel) et d’aérolargage, il est ravitaillable en vol et peut être utilisé comme ravitailleur.

Sa construction a fait appel à plusieurs fournisseurs étrangers, puisque -entre autres- les moteurs sont des V 2 500 (comme sur une partie des Airbus A 320) d’IAE, l’avionique venant de Rockwell Collins et les commandes de vol de BAE systems. L’Argentine, la Colombie et le Portugal ont aussi signé des protocoles de coopération technique sur le programme, tandis qu’Embraer a conclu des accords avec Boeing, tant pour le développement technique que pour la commercialisation et la maintenance. Le gouvernement brésilien, initiateur du programme a déjà commandé 28 appareils. Dès 2013, six pays ont signé des lettres d’intention Portugal (6), Argentine (6), Chili (6), Colombie (12), République tchèque (2). Le Portugal vient de concrétiser la décision d’achat de 6 appareils et devient ainsi le premier client export. La France avait aussi manifesté un intérêt pour l’appareil, dans le cadre des négociations sur la vente de Rafale en 2009. D’autres pays sont intéressés, comme la Nouvelle Zélande, et Embraer estime que le marché potentiel est de l’ordre de 700 appareils dans 70 pays. Une version civile est aussi envisagée.
Sur la même thématique
COP28 : Que peut-on en attendre ?
Qui doit défendre l’Europe ?