ANALYSES

Tunisie : une attaque terroriste « symbolique à double titre »

Presse
19 mars 2015
Ces attaques à Tunis sont-elles une surprise ?
Ce genre d’attaques surprend toujours. Mais on sait tous que c’est une réalité, que toute la région est suspendue à la menace terroriste. Depuis trois ans, on avait un peu oublié ce qu’il s’est passé sur le mont Chaambi [une bataille entre l’armée tunisienne et des djihadistes], dans l’Ouest du pays. Le problème n’y est d’ailleurs toujours pas résolu et cette zone reste toujours une poche terroriste. De nombreuses questions restent toutefois en suspens: le groupe terroriste de mercredi s’est-il introduit depuis un pays étranger? A-t-il préparé l’attaque depuis le territoire tunisien?

Comment expliquer l’attaque de mercredi contre le musée du Bardo ?
Elle est symbolique à double titre. Elle intervient comme par hasard le jour où le Parlement, voisin du musée, prépare une loi anti-terroriste, au moment même où le ministre de la Justice y était auditionné. Par ailleurs, les terroristes ont attaqué des touristes, premières sources de devises du pays. Or, si les touristes se détournent de la Tunisie, ça va être très difficile sur le plan social alors que le tourisme a baissé de 30 à 50% par rapport à la période d’avant 2011.

Peut-on avoir une indication sur l’affiliation des terroristes à un groupe particulier ?
Non. Mais on sait que l’organisation de l’Etat islamique a menacé plusieurs fois des pays de la région récemment, notamment le Maroc. Par ailleurs, les Tunisiens constituent le premier contingent d’étrangers au sein de l’EI. Ils seraient autour de 3000. S’agit-il de certains d’entre eux qui seraient rentrés en Tunisie?
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