ANALYSES

Ce vote revêt un enjeu symbolique, un enjeu de politique intérieure

Presse
28 novembre 2014

Quels sont les enjeux d’un tel vote?


Ce vote n’a pas de force juridique, et la décision est du ressort unique du président de la République. De plus, quand bien même il influencerait le choix de François Hollande, il ne changerait absolument rien sur le terrain au Proche-Orient. Mais en réalité, on voit bien, de par l’ampleur des débats qu’il suscite en France, qu’il existe un enjeu de politique intérieure. Un enjeu symbolique qui a trait au rapport de force politique existant actuellement sur cette question dans le pays.


Comment expliquez-vous qu’au sein même des partis politiques français règne une si grande division ?


Cette division interne n’est pas générale. Elle l’est surtout pour l’UMP et le PS. En vérité, sur les questions de politique étrangère, la fracture n’est pas entre la gauche et la droite mais entre les gaullo-mitterrandiens (pour la reconnaissance de la Palestine, ndlr) et les atlantistes sur la ligne de soutien à Israël. Line nouveauté est apparue toutefois, c’est qu’il y a dix ans, le PS aurait majoritairement voté contre un tel texte, or aujourd’hui, il va majoritairement voter pour.


La question du conflit israélo-palestinien est-elle sensible en France ?


Ce conflit n’est ni le plus important en terme stratégiques, ni en terme de morts dans le monde. Pourtant, les familles se déchirent, certains amis ne se parlent plus, simplement parce qu’ils ne sont pas d’accord sur ce conflit. A contrario, on n’imagine pas les gens se déchirer sur les 35 heures, le taux de chômage ou le conflit en Ukraine. Beaucoup de questions se mêlent pour expliquer ce phénomène : la Shoah, la guerre d’Algérie, la décolonisation, l’antisémitisme ou la relation à la diversité. Le tout forme un cocktail explosif.

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