ANALYSES

Et si la Bretagne regardait vers la Chine

Presse
2 mars 2014
Dans quel contexte s’inscrit cette visite en France du président chinois Xi Jinping ?



Le sujet de l’économie est primordial. La France est l’un des pays qui a le moins attiré d’investisseurs chinois. Parce que les Chinois ne nous comprennent pas souvent. L’Angleterre et l’Allemagne ont été un peu plus accueillants. Les Allemands, sur le plan industriel, ont noué des relations plus étroites. Ils ont accepté de vendre des entreprises à des groupes chinois, mais en échange elles ont une plus grande ouverture au marché chinois. Au final, l’employé allemand est gagnant.


Et l’investissement du groupe chinois Synutra à Carhaix (250 emplois) dans l’usine de lait ?



Comme la Bretagne n’est pas très connue en Chine, cela va être une manière de mettre en avant un label de qualité. Et puis, l’an passé, le gouvernement chinois a donné son autorisation d’importer de la viande de porc française. Cela ne va pas bénéficier au petit éleveur dans son coin mais à des entreprises d’une certaine taille. Les Chinois ont envie de découvrir de nouveaux goûts et il y a des produits bretons comme le pâté, les conserves à base de produits de la mer, les biscuits.


Ce marché peut apparaître inaccessible ?



Je crois beaucoup à une mutualisation des moyens. Il faut organiser des missions, des délégations. C’est plus facile de travailler avec celui qui habite en face, mais s’il n’achète rien…


Que représente cet investissement de Carhaix ?



La Chine, ce ne sont pas 50 millions de consommateurs, mais 1,3 milliard. Ce nouveau site va produire 20 000 tonnes de poudre de lait. La Chine en importait 51 000 tonnes il y a dix ans. Elle a importé 400 000 tonnes en 2013.

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