Le relatif mauvais score de l’extrême-droite aux élections aux Pays-Bas peut-il signifier un recul du national-populisme en Europe ?
Interview
14 septembre 2012
Conclure que ces résultats signifieraient un recul du national-populisme en Europe est peut être allé un peu vite en besogne si l’on en juge le score inédit obtenu quelques mois auparavant par le Front national en France (17,9% des voix au 1er tour de l’élection présidentielle en avril 2012) ou la percée des néo-nazis en Grèce (parti de l’Aube dorée). Le contexte international est porteur pour ce type de formations politiques qui se nourrissent de l’inquiétude identitaire des citoyens européens dans le contexte de mondialisation, et des difficultés économiques face auxquelles ces partis prétendent connaître les responsables. Néanmoins, ces résultats aux Pays-Bas invitent à deux conclusions. D’une part, ils soulignent l’incapacité actuelle de l’extrême droite à convaincre sur d’autres thèmes que ceux liés aux enjeux culturels et identitaires, ce qui constitue pour le moment un frein à son ascension. D’autre part, ils témoignent de la confiance que les solutions européennes à la crise économique suscitent toujours auprès des citoyens, des solutions qui gagneraient à investir également le terrain identitaire pour contrer plus efficacement la poussée national-populiste.»