Suite à la résolution votée hier au Conseil de sécurité qui met fin à l’intervention de l’OTAN en Libye, quel bilan peut-on en faire ?
Interview
28 octobre 2011
Ce que l’on peut retenir, c’est que si l’on a parlé d’intervention otanienne, très peu de pays membres de l’organisation ont en fait participé à cette intervention, essentiellement menée par le couple franco-britannique, appuyé par les États-Unis, qui leur ont offert un large soutien logistique, notamment en leur fournissant des drones nécessaires aux renseignements et les capacités de ravitaillement en vol, qui leur faisaient défaut.
L’on peut également retenir de cette intervention les difficultés rencontrées par l’OTAN au moment de la transition puisq’au départ c’était une opération conduite par les Français, les Britanniques et les Américains. Pendant pratiquement quinze jours, les opérations ont été paralysées, le temps que l’OTAN puisse prendre le relais. De plus, l’on sait également à présent qu’au niveau des structures de commandement de l’OTAN, quelques adaptations seraient nécessaires dans la gestion de ce type opérations où très peu de pays de l’OTAN participent à la coalition ce qui a provoqué quelques difficultés d’entente entre les pays véritablement acteurs (dans ce cas précis, la France et le Royaume-Uni), et la structure même du commandement de l’OTAN où les 28 pays membres de cette organisation sont représentés. Enfin il est normal que l’on ait mis fin à l’opération dès la chute du régime. C’est aux forces politiques locales d’organiser la manière dont ce pays sera gouverné à l’avenir et on comprendrait mal que l’OTAN continue à garantir leur sécurité alors qu’il n’y a plus de menace. Les pays de l’OTAN ont tenu compte de l’expérience de l’Afghanistan où ils sont désormais enlisés depuis 10 ans.