Les footballeurs togolais victimes des mouvements séparatistes de Cabinda
Tribune
11 janvier 2010
Cabinda est considérée par le gouvernement en exil ni comme une enclave, ni comme une province de l’Angola, mais comme un Etat fondé juridiquement, historiquement et géographiquement. Elle a le tort d’être la première réserve pétrolière de l’Angola. Elle représente 60% de la production pétrolière du premier producteur d’Afrique sub-saharienne avec la présence des grands majors notamment Chevron, Shell, Total. On estime que 10% de l’approvisionnement en pétrole des Etats-Unis provient de ce territoire. Dans ce huis-clos se côtoient 30.000 militaires angolais, des vendeurs d’armes, des compagnies pétrolières et des guérillas clandestines.
Il n’est pas question pour l’Angola de renoncer à la richesse pétrolière, ni à ce territoire. Le gouvernement en exil n’a plus les mêmes appuis qu’avant. Une guerre entre l’Angola et les pays voisins est peu probable compte tenu notamment de la force armée angolaise officiellement alliée du régime de RDC, même si la base de repli des attaquants doit se situer au Congo-Brazzaville. La répression se fera-t-elle dans la violence ? Un nouvel accord sera-t-il signé avec les forces de libération afin qu’elles bénéficient davantage de la manne pétrolière et d’une plus grande autonomie ? Ou les populations de Cabinda resteront-elles les victimes de la malédiction pétrolière et du refus de leurs droits avec certains dommages collatéraux comme ceux subis par les footballeurs togolais?