La victoire contestée d’Ali Bongo à la présidence de la République du Gabon
Tribune
4 septembre 2009
Le Gabon va-t-il connaitre un scénario à l’ivoirienne ? A priori, Ali Bongo dispose du pouvoir financier, du contrôle de l’armée, de la communication, du soutien du PDG (parti démocratique gabonais), de la légitimité du clan Bongo. Mais il n’a pas le talent politique de son père et les temps ont changé. La population gabonaise attend des changements profonds vis-à-vis d’une captation de la rente par un clan et par les opposants ralliés à ce clan. Elle accepte mal les inégalités dans un pays dont le revenu par tête moyen est de l’ordre de 10.000$ et qui est un scandale géologique par ses ressources pétrolières, minières et forestières. Ali Bongo fait partie de l’ethnie minoritaire Téké tout en ne parlant pas sa langue et les risques de clivages ethniques peuvent apparaitre notamment de la part des Fangs représentés par André Mba OBame.
Le Gabon illustre combien la construction de la démocratie est difficile et en quoi le choix par les urnes ne remplace pas le poids des armes. Et dans quelle situation délicate se trouve la France qui longtemps a soutenu des présidents à vie dont la légitimité s’estompait.