ANALYSES

Les élections régionales allemandes : un revers pour la grande coalition

Tribune
2 septembre 2009
Les deux mauvais résultats de la CDU ne profitent pas au SPD mais aux Libéraux qui gagnent 4 % en Sarre avec 9,2% des voix et en Thuringe avec 7,6%, les 10% réalisés en Saxe apparaissant comme une vraie victoire. Les Verts, s’ils progressent légèrement, ne réalisent pas de percée.
En fait, ce sont les deux grands partis de gouvernement, les Volksparteien , qui poursuivent un processus d’érosion entamé au lendemain de l’unification mais accentué dans le cadre de la grande coalition. La déception est d’autant plus grande pour la CDU qu’elle semblait bien engagée, après la réélection du président fédéral en mai.

Il faut se garder de faire une projection de ces résultats à quelques semaines des élections fédérales mais quelques leçons du scrutin régional sont dès à présent tirées, même si les élections fédérales du 27 septembre sont bien évidemment d’une autre nature. La popularité personnelle d’Angela Merkel n’a pas systématiquement de traduction électorale, notamment dans le cas de scrutins régionaux, alors que la chancelière en faisait jusqu’ici, contre l’avis de son propre parti, son principal atout. La chancelière va sûrement être amenée à s’engager davantage dans la campagne des élections fédérales et à « cliver » sur les questions économiques et sociales. En effet, une partie de l’électorat traditionnel de la CDU est désappointée par la « social-démocratisation », d’ailleurs revendiquée par la chancelière (retour de l’Etat, harmonie sociale…), et trouve refuge chez les libéraux. Quant au SPD, il ne parvient pas à « décoller » en dépit du travail de fond réalisé sur l’emploi, la sécurité sociale et la transparence des marchés financiers dont se réclame son candidat Frank-Walter Steinmeier. Celui-ci va s’efforcer « d’accrocher » davantage Angela Merkel et de se départir de ses habits de membre de la grande coalition dont il peut difficilement critiquer le bilan.