ANALYSES

« Le scénario de l’hiver nucléaire est possible »

Presse
5 octobre 2017
Depuis l’utilisation de la bombe atomique à Hiroshima le 6 août 1945, nous vivons dans l’âge nucléaire. Si cette arme n’a servi qu’à deux reprises, elle symbolise depuis sept décennies une réalité que ses concepteurs, Robert Oppenheimer en tête, avaient constatée avec effroi : la capacité offerte à l’homme d’assurer sa propre destruction. Des efforts d’Albert Einstein visant à en assurer un contrôle international à la mise en place de traités de non-prolifération et de politiques de dissuasion devant en limiter les risques d’utilisation, intellectuels et politiques se sont emparés des débats nucléaires avec, constamment, cette épée de Damoclès suspendue au-dessus de leur tête.

Cette conscience, alimentée par les risques d’une destruction mutuelle assurée (doctrine américaine développée au début des années 1960), fut à l’origine d’accords multiples et d’un dialogue permanent afin d’éviter les escalades. Elle a valu à Barack Obama le prix Nobel de la paix en 2009 et a récemment donné lieu à une résolution de l’Assemblée générale de l’ONU appelant au démantèlement complet des armes nucléaires. De leur côté, Albert Camus, Günther Anders, Kenzaburo Oé, Marguerite Duras, Elsa Morante et d’autres se sont évertués à mettre en garde contre les risques apocalyptiques, sensibilisant les ­ « enfants de la bombe », nés après 1945.

Entretenir une mémoire collective

Les artistes se sont aussi inspirés de la bombe atomique et de sa capacité destructrice. La littérature des cicatrices, qui évoque les ouvrages abordant la question des survivants d’Hiroshima et de Nagasaki, les hibakusha, a bercé des générations de Japonais, tandis que des productions comme Godzilla et de nombreux films catastrophes puisèrent, dès les années 1950, dans l’imaginaire collectif pour décrire l’apocalypse. Dans les arts aussi, au Japon et ailleurs, il y a un avant et un après 1945.

Au début des années 1980, plusieurs scientifiques, parmi lesquels…

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